6 aprile 2010

Ah, ce qu'on est bien chez soi !!

L'Italie, pays de ce qu'on appelle les "bamboccioni": trouver une traduction simple et nette à ce néologisme n'est pas évident, mais ainsi ont été nommés les jeunes et moins jeunes italiens qui profitent éternellement (ou presque ) de l'hospitalité de leur famille d'origine. Il existe, en effet, en Italie une large catégorie de personnes qui continuent à vivre chez leurs parents longtemps après avoir terminé leurs études.
Un ministre voulait mettre un terme à cette habitude de vie déprécable, selon lui -il oubliait avoir été lui aussi un "bamboccione"- en instituant une forme de bonus pour convaincre les jeunes à sortir du cocon familial.
Pourtant, l'image classique de "la mamma" comme la chantait Aznavour (j'avais acheté le 45 tours quand j'étais ado ) n'est plus tellement de mode même en Italie. Maintenant beaucoup de mamans ont coupés elle même le cordon ombélical qui les liait avec leurs enfants, car elles veulent jouir d'une certaine liberté que n'ont pas connu leurs mamans trop liées à leurs familles et ses mille devoirs, obligations.
Et donc, on est passé de la "mamma" qui mijotait des repas pour toute la smala du matin au soir, qui courait après le dernier né une cuillère à la main pour le nourrir, qui lustrait sa maison de fond en comble chaque jour, qui lavait et repassait sur requête d'un de ses doux rejetons tyrans, à la "mamma" qui, dès que son fils marche et mange tout seul, le laisse libre de vivre sa vie, lui donne les clés de l'appart. et rentre tard le soir, même plus tard que le fils adolescent sans chercher de savoir ce qu'il devient, s'il a besoin de quoi que ce soit.
Bref, la "mamma" s'est libérée, tellement libérée qu'il arrive que ses enfants envient le rare ami qui a encore une maman traditionnelle. Quelle chance, il a une maman qui l'a engueulé quand il a commis quelque bêtise, et en plus ils mangent encore tous ensemble autour de la table et vont même en vacances ensemble !! Mais quelle drole de famille !
Oui, si vous vous imaginiez de trouver partout en Italie la "mamma" classique de vos souvenirs de voyage , vous auriez de belles surprises et vous rendriez compte que les choses ont changées radicalement. Il est vrai, par contre, que si vous alliez dans le profond sud, vous pourriez retrouver beaucoup des clichés que proposent les films italiens des années 60-70. Là-bas existe encore -résiste encore, race en voie de disparition- une femme qui traite si bien ses enfants ultra-adolescents (ce terme peut correspondre aux jeunes de 20 jusqu'à 40 ans... ) qu'ils ne veulent plus sortir de chez eux.
Mais il faut dire aussi que la crise conditionne bien la vie des nouvelles générations qui, actuellement, sont obligées de vivre chez leurs parents pour des motifs économiques. Et oui, il existe deux catégories de "bamboccioni", ceux qui le sont par choix, parce qu'ils sont tellement gatés par leur mère qu'ils ne veulent pas y renoncer et ceux qui le sont par nécessité, car ils ne peuvent se permettre un loyer et tous les frais d'une vie autonome.
Rassurez vous, la "mamma" ne meurt jamais !!

1 commento:

  1. Quand je pense qu'à notre époque, nous n'attendions qu'une chose : c'était de quitter au plus vite le cocon familial que l'on trouvait si étouffant !
    Comme les choses ont bien changé !

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