22 aprile 2010

Un kg de pain...."suspendu" s'il vous plait

"C'est déjà bien ennuyeux de ne pas avoir d'argent, s'il fallait encore se priver !"
Cette phrase s'adapte probablement parfaitement à la façon de voir des napolitains qui aiment vivre et profiter de la vie à pleins poumons. Ils sont par ailleurs d'une fantaisie sans fin et si jamais vous avez eu l'occasion de séjourner là bas, vous aurez pu vous en rendre compte car ils mettent cette fantaisie à toutes les sauces, et s'en servent en toutes les occasions car rien ne doit être impossible pour eux (impossible n'est pas français, mais certainement pas napolitain !!):
pour vous rouler, ils inventeront 1 000 stratagèmes qui plus que vous faire facher, vous dérouteront tellement ils sont à la limite de l'improbable et, disons le même, très originaux....
pour vous vendre quelque chose dont vous n'avez pas besoin, ils sauront vous confondre les idées à tel point que même si vous êtes végétarien, ils réussiront à vous refiler 1 kg de viande.
Et je pourrais vous raconter mille détails pour tenter de vous faire comprendre la mentalité napolitaine, que je ne connais certainement pas à fond moi-même. Mais dernièrement, j'ai appris une chose qui m'a permis de comprendre que les napolitains mettent leur génie même au service de leur générosité. En effet, les napolitains savent être d'une générosité surprenante, même ceux qui ne peuvent pas se le permettre. Mais cette histoire que l'on m'a racontée date de la période de la guerre, au moment où la majeure partie de la population n'avait pas de quoi se nourrir convenablement. Je ne sais pas qui fut à l'origine de cette douce invention toujours est-il que quelqu'un a bien pensé de faire des offres qui puissent etre destinées à des inconnus dans le besoin. Peu d'entre vous probablement ont entendu parler de ce que les napolitains appelaient : "il pane e il caffè sospeso". La traduction littérale de "sospeso" serait "suspendu", mais on utilise aussi ce mot pour quelque chose qui est laissé en suspens..Et donc, durant la guerre, les personnes un peu plus chanceuses qui pouvaient tranquillement se permettre d'acheter leur kg de pain, souvent en achetaient deux et en laissaient un "suspendu". Ainsi entrait ensuite dans la boulangerie une personne qui pouvait bénéficier de ce pain "suspendu" sans le payer. Il en était de même pour le café au bar (même en période de crise, le café est un "must" pour l'italien mais pour le napolitain encore davantage ) et cette générosité permit à qui voulait donner de le faire avec discrétion et à qui avait besoin de ne pas perdre sa dignité...N'est-ce pas une façon originale de faire de la charité ? Je pense d'ailleurs que cette idée devrait être adoptée dans nos grandes villes (françaises et italiennes ) où ne manquent malheureusement pas les personnes en difficulté !

1 commento:

  1. Que l'on vive en France ou en Italie, les problèmes de société et les difficultés du moment sont, hélas, les mêmes : ce serait effectivement une bonne idée de remettre cette pratique au goût du jour.

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